Krystian Zimerman


Né le: 7 décembre 1956
Ville: Zabrze (Pologne)
Nationalité: Polonaise

Biographie


Il passe toute son enfance en Pologne où il étudie le piano au Conservatoire de Varsovie. Cette enfance est laborieuse, marquée par une éducation stricte, reflet d'une exigence à laquelle Zimerman fait si souvent référence. En plus des cours de piano et de la pure formation technique, Zimerman étudie les langues étrangères, la géographie, l'histoire, la littérature et la biologie.

En 1975, il remporte le Premier Prix au Concours Chopin de Varsovie, à l'âge de 18 ans, comme Maurizio Pollini.
Zimerman attribue sa victoire essentiellement à son état d'esprit :
"J'étais sans doute le seul concurrent à ne pas venir dans un esprit de rivalité. je voulais juste faire passer un peu de bonheur, faire que les gens vivent quelque chose. D'ailleurs, si j'ai finalement remporté la victoire, c'est sans doute justement parce que j'étais complètement détaché, en esprit et physiquement, de la situation de concours."

Après son Prix, il décide de s'installer 14 mois à Londres et en profite pour approfondir sa connaissance de la langue et de la littérature anglaise. A mon sens, le nom de Zimerman est indissociablement lié à l'oeuvre de Chopin. Depuis sa victoire au Concours, il enregistre essentiellement les oeuvres du compositeur polonais (à ma connaissance, il existe 3 versions des Concertos avec Giulini, Kondrachine et lui-même à la direction). Néanmoins -et c'est là l'autre facette de Zimerman- il subjugue également l'auditoire par ses visions personnelles mais très convaincantes des Préludes de Debussy (version concurrente à Michelangeli?) ou de la Sonate en si mineur de Liszt.
Perfectionniste, très exigeant, Zimerman a attendu 10 ans pour être satisfait de son enregistrement de la Sonate en si mineur. Il en va de même pour sa splendide interprétation du Second Concerto de Brahms publiée en 1985 seulement.

Exigeant et minutieux également dans le choix et la conception de ses programmes de concerts, Zimerman impose ses volontés si bien qu'il lui faut parfois demander à 5 ou 6 imprésarios pour pouvoir inscrire à son programme l'oeuvre qu'il souhaite. Parce qu'il préfère la qualité à la quantité, il allait jusqu'à régler lui-même au début de sa carrière ses pianos de concerts. Il déclarait, à ce sujet:
"Il n'y a que de cette façon que je peux obtenir la sonorité que je désire."
Passionné de facture instrumentale depuis son plus jeune âge, il voyage toujours avec son piano et donne au maximum 50 concerts par an. Zimerman fuit toute publicité: il n'accorde pas beaucoup d'interviews, ne se produit pas souvent à la télévision. Mais il reste l'un des pianistes les plus appréciés de sa génération.
Quand on lui demande ce qu'il ressent en jouant et quels sont selon lui les sources de l'interprétation, il déclare très simplement et avec quelque inspiration freudienne :

"Quand je joue, mon "moi" est partagé en deux : il y a, d'une part, mon "moi pensant", qui construit continuellement sa vision de l'oeuvre, et d'autre part, mon "moi manuel" responsable de la concrétisation pianistique matérielle idéale."
Si vous avez la chance de voir Zimerman jouer, par exemple les Impromptus de Schubert ou la Sonate en si bémol mineur de Chopin (je les ai vus à la TV), observer à quel point Zimerman est serein. Il semble presque impassible -peu d'expression sur le visage, aucun effet de manche inutile- mais constamment animé par son idéal. Parfois, il lève les yeux au ciel comme pour retrouver et fixer ce fil directeur à suivre et qui le mènera à l'accomplissement de son interprétation. Son jeu est concis, précis, clair, propre. Il semble faire corps totalement avec le piano, conférent une sorte d'unité, comme si lui et son piano ne fussent qu'une seule et même entité. C'est ce qui m'a le plus frappé chez Zimerman. Il parvient à exprimer des déchaînements, des exaltations de manière si authentique et avec une apparente simplicité.

Actuellement, Krystian Zimerman vit avec sa femme et ses deux enfants à Bâle (Suisse), où il enseigne à l'Académie de Musique depuis 1996.

Ecoutez Krystian Zimerman dans Debussy, Extrait du 6ème Prélude du livre II "Général Lavine"



L'opinion de la presse sur les Préludes de Debussy

"Zimerman allie le culte de la beauté pure [...] à une conception dramatico-épique et perçoit, sous le langage sonore si intellectualisé de Debussy, un langage de l'âme. Mais il évite aussi le risque d'une interprétation purement illutrative des Préludes, qui peuvent devenir un kaléidoscope de scènes de genre. Personne n'avait fait éclore en Debussy, avant Zimerman, un univers poétique aussi achevé, fait de spiritualité et de sentiment, de clarté et de magie, de délicatesse et de rage."


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